(14 avril 2016) – Le 15 avril, les syndicats de travailleurs ont revendiqué un salaire minimum de 15 $ au Canada. Bien que l’idée puisse sembler bonne à première vue, l’on constate en y regardant de plus près que cela pourrait nuire aux personnes mêmes que ceci est sensé aider.
Les défenseurs du salaire minimum à 15 $ le décrivent comme un « salaire de subsistance ». Or le salaire minimum est en fait un salaire de départ. Il permet aux propriétaires d’entreprises de créer des emplois de base qui mènent par la suite à des postes mieux rémunérés, ainsi que des emplois d’été pour les adolescents qui permettent à ces derniers de gagner de l’argent de poche et d’acquérir de l’expérience de travail.
Ces postes d’entrée se feront beaucoup plus rares si le salaire de départ augmente trop et trop vite.
Il ne faut pas penser que Restaurants Canada soit opposée aux augmentations du salaire minimum. Les salaires bien sûr doivent suivre le coût de la vie. Toutefois, nous sommes préoccupés par les conséquences involontaires d’une hausse précipitée du salaire minimum.
Lorsque le salaire minimum augmente, cela a pour effet de pousser à la hausse les autres salaires ainsi que les taxes salariales. Dans un secteur à forte intensité de main-d’œuvre comme la restauration, cet impact ne saurait être surestimé : en moyenne, plus de 34 cents de chaque dollar de chiffre d’affaires va directement aux salaires et aux avantages sociaux versés aux employés.
Le secteur de la restauration et des services alimentaires est unique en ce qu’il favorise l’investissement, l’innovation et le tourisme dans toutes les communautés du pays. Nous créons des lieux où les gens se réunissent pour célébrer les moments importants de leurs vies, par exemple les anniversaires ou les mariages. Nous employons plus de 1,2 million de personnes et sommes la source la plus importante de premiers emplois.
Nous partageons l’objectif d’améliorer les possibilités pour tous les Canadiens; après tout, nous embauchons des milliers de nouveaux employés chaque année. Ceux-ci progressent d’un salaire de départ à un salaire plus élevé et acquièrent des compétences et de l’expérience qui leur serviront tout au long de leur vie professionnelle, quel que soit leur cheminement.
Notre message sur le salaire minimum est simple. Voici ce que nous demandons aux gouvernements provinciaux :
- Annoncer les augmentations du salaire minimum chaque année, en fonction du climat économique qui prévaut, et donner aux entrepreneurs suffisamment de temps pour s’ajuster à la hausse des coûts.
- Introduire ou maintenir un salaire pour les jeunes, afin d’encourager les petites entreprises à embaucher des employés de moins de 19 ans.
- Introduire ou maintenir un salaire pour les serveurs d’alcool, afin de reconnaître que les serveurs de bars et de restaurants avec permis d’alcool gagnent beaucoup plus que le salaire minimum lorsque l’on tient compte des pourboires. Ceci permet aux restaurateurs de payer davantage les employés qui ne gagnent pas de pourboires.
La conversation sur le salaire minimum ne vise pas une solution passe-partout. Aidons les employeurs à continuer à créer des emplois de premier échelon efficaces.
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