Budget 2025: Analyse du secteur de la restauration
Alors que le budget fédéral a été présenté, votre équipe chez Restaurants Canada a examiné le budget pour identifier les points d’intérêt pour le secteur de la restauration au Canada.
Réaction générale
Restaurants Canada est déçue par l’absence de mesures visant à contrer la hausse du coût de la vie dans le budget 2025 et préoccupée par de nouvelles réductions de l’immigration, qui rendront encore plus difficile pour les entreprises de restauration le recrutement pour des postes difficiles à pourvoir et dans les zones rurales, éloignées et touristiques.
« Le secteur de la restauration est à un tournant : nous faisons face à une pression intense due à la hausse des coûts des intrants et à la réduction des dépenses des consommateurs, et pourtant nous avons surpassé d’autres secteurs en matière de création d’emplois au cours de l’année écoulée. Nous avons besoin que le gouvernement reconnaisse notre rôle essentiel dans la force économique non seulement des communautés, mais du pays dans son ensemble, et qu’il investisse dans notre industrie. »- Kelly Higginson, Présidente et PDG de Restaurants Canada
Aperçu politique
Ce budget marque une nouvelle approche qui déplace le cycle budgétaire fédéral du printemps à l’automne. Le budget est basé sur les thèmes principaux du discours prébudgétaire du Premier ministre Carney : résilience économique, discipline fiscale, autonomisation des Canadiens, renforcement des capacités nationales et création d’un gouvernement plus mince et plus efficace. Il positionne le Canada dans une nouvelle phase industrielle guidée par la concurrence mondiale et le protectionnisme américain, en mettant l’accent sur l’achat canadien, les chaînes d’approvisionnement nationales et la diversification des exportations. Le gouvernement combine ces ambitions avec la promesse de protéger les programmes sociaux clés et d’éliminer le déficit de fonctionnement en trois ans.
Le budget présente également des économies importantes provenant de la récente Revue globale des dépenses du gouvernement fédéral, qui vise à contrôler les dépenses en identifiant des gains d’efficacité internes grâce à trois piliers principaux : la modernisation des opérations, la rationalisation de la prestation et le recalibrage des programmes.
Sections budgétaires pertinentes pour l’industrie des services alimentaires
* Citations complètes ci-dessous
- Plan de niveaux d’immigration 2026-2028 (pp. 112-114)
- Programme canadien de financement des petites entreprises (p. 358)
- Modernisation des opérations des agences de développement régional (p. 380)
- Donner aux entreprises les outils nécessaires pour croître et se diversifier (p. 154)
- Soutenir les travailleurs (pp. 154-155)
- Aider les jeunes à trouver un emploi et à le garder (pp. 193-194)
- Gendarmerie royale du Canada (p. 367)
- Avantage fiscal du Canada pour les entreprises (p. 101)
Prochaines étapes
Soyez rassurés, nous avons déjà été en contact téléphonique avec le Bureau du Ministre des Finances pour exprimer nos préoccupations. Nous serons actifs dans les semaines à venir afin de mieux comprendre les impacts du Budget sur notre secteur et actifs pour défendre l’inclusion de l’industrie de la restauration dans les mesures récemment annoncées.
Sections budgétaires pertinentes – Citations complètes
Plan des niveaux d’immigration 2026-2028 (pp. 112-114) – Restaurants Canada sera très actif afin de s’assurer que notre secteur soit reconnu dans le cadre du plan d’immigration. Les détails demeurent incertains pour le moment.
- Le budget de 2025 annonce que le Plan des niveaux d’immigration 2026-2028 stabilisera les cibles d’admissions de résidents permanents, qui seront maintenues à 380 000 par année pendant trois ans, comparativement à 395 000 en 2025, tout en faisant passer la proportion de migrants économiques de 59 % à 64 %. Le nouveau plan réduira également la cible d’admissions de nouveaux résidents temporaires à 385 000 en 2026 et à 370 000 en 2027 et en 2028, comparativement à 673 650 en 2025.
- Le gouvernement reconnaît le rôle que jouent les travailleurs étrangers temporaires dans certains secteurs de l’économie et dans certaines parties du pays. À cette fin, le Plan des niveaux d’immigration 2026-2028 tiendra compte des industries et des secteurs touchés par les droits de douane ainsi que des besoins propres aux communautés rurales et éloignées.
- De plus, le budget de 2025 propose de mettre sur pied une initiative unique visant à accorder le statut de résident permanent à des personnes protégées admissibles au cours des deux prochaines années. Il s’agit d’une mesure pratique qui tient compte du fait que la vaste majorité de ces personnes ne peuvent retourner dans leur pays d’origine. La mesure garantirait également que les personnes ayant véritablement besoin de la protection du Canada obtiennent le statut de résident permanent, et accélérerait la pleine intégration de ces personnes à la société canadienne ainsi que l’obtention de la citoyenneté.
- Le budget de 2025 propose aussi une mesure ponctuelle pour accélérer la transition, en 2026 et 2027, d’au plus 33 000 travailleurs titulaires d’un permis de travail vers la résidence permanente. Ces personnes ont tissé des liens forts dans leur communauté; elles paient de l’impôt et elles aident à bâtir l’économie forte dont le Canada a besoin.
- Plus de renseignements sur le Plan des niveaux d’immigration 2026-2028 seront fournis lorsque la ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté déposera le Rapport annuel au Parlement sur l’immigration de 2025.
Programme canadien de financement des petites entreprises (p. 358)
Pour réduire les redondances et faire en sorte que ses programmes cadrent mieux avec les priorités actuelles, ISDE transférera le Programme de financement des petites entreprises du Canada à la Banque de développement du Canada. Il simplifiera également ses services de soutien aux entreprises, comme les Services numériques aux entreprises, afin d’améliorer l’efficacité. Des réductions ciblées seront effectuées dans certains programmes d’entrepreneuriat et d’innovation ainsi que dans la Fondation canadienne pour l’innovation.
Moderniser le fonctionnement au sein des agences de développement régional (p.380)
Pour réaliser les économies visées pouvant atteindre 15 % sur trois ans, les agences de développement régional (ADR) réajusteront leur ensemble de programmes afin de se concentrer sur leur mandat qui est de promouvoir le développement économique à long terme. Grâce à l’innovation, elles réorienteront leurs programmes Croissance économique régionale par l’innovation respectifs pour fournir un soutien qui renforce le développement économique de leur région, en accordant la priorité aux investissements qui stimulent la croissance économique. Les ADR mettront également fin au Programme pour la croissance du tourisme après 2025-2026, mais l’industrie continuera de bénéficier d’un soutien dans le cadre des programmes réguliers.
Donner aux entreprises les outils nécessaires pour croître et se diversifier (p. 154)
Le nouveau gouvernement du Canada aide les entreprises à surmonter les tensions commerciales actuelles et leur donne le soutien nécessaire pour qu’elles puissent se réorienter, croître ou diversifier leurs activités. Pour ce faire, il appuie des projets qui permettent aux entreprises d’étendre leur portée au Canada et de trouver de nouveaux marchés fiables à l’étranger.
- Une somme pouvant aller jusqu’à 1 milliard de dollars sur trois ans, à compter de 2025-2026, aux agences de développement régional pour l’Initiative régionale de réponse tarifaire, qui vise à soutenir les entreprises touchées par les droits de douane dans tous les secteurs concernés, en augmentant notamment les contributions non remboursables aux entreprises admissibles.
Soutenir les travailleurs (pp. 154-155)
Le gouvernement met en place un nouveau programme de requalification professionnelle pour les travailleurs. Il a aussi assoupli le régime d’assurance emploi et en a prolongé la durée des prestations. De plus, il lancera une nouvelle plateforme numérique d’emploi et de formation en collaboration avec des partenaires du secteur privé afin de permettre aux Canadiens de trouver plus rapidement un emploi.
- Une somme de 570 millions de dollars sur trois ans, à compter de 2025-2026, pour les ententes sur le développement du marché du travail conclues avec les provinces et les territoires, pour favoriser l’aide à l’emploi et à la formation destinée aux travailleurs touchés par les droits de douane et les changements sur les marchés mondiaux.
- Une somme de 382,9 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2026-2027, et de 56,1 millions de dollars par année par la suite, pour établir de nouvelles alliances pour la main-d’œuvre, qui réuniront des employeurs, des syndicats et des groupes industriels pour trouver des moyens d’aider les entreprises et les travailleurs à réussir dans un marché du travail en évolution et coordonner les investissements publics et privés en matière de perfectionnement professionnel. Un nouveau Fonds d’innovation pour la main-d’œuvre permettra d’investir dans des projets adaptés aux marchés de l’emploi locaux afin d’aider les entreprises dans des secteurs et des régions clés à recruter et à maintenir en poste la main-d’œuvre dont elles ont besoin.
- Les assouplissements temporaires au Programme de travail partagé de l’assurance-emploi annoncés le 7 mars 2025 sont en place de manière à offrir des prestations d’assurance-emploi aux personnes admissibles qui consentent à travailler moins d’heures en raison d’une baisse d’activité indépendante de la volonté de leur employeur. Cette mesure aide les employeurs et les employés à éviter les mises à pied, en bonifiant le revenu réduit de ces derniers par des prestations d’assurance-emploi. Elle devrait coûter 370,5 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2025-2026, et 18,5 millions de dollars par année par la suite.
- Des mesures temporaires en matière d’assurance-emploi sont mises en place pour accroître le soutien au revenu des travailleurs canadiens dont les emplois sont touchés par l’incertitude économique provoquée par des droits de douane étrangers. Le coût de ces mesures devrait s’élever à 3,7 milliards de dollars sur trois ans, à compter de 2025-2026.
- Une somme de 50 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2026-2027, et de 8 millions de dollars par année par la suite, pour mettre en place un nouvel outil numérique facilitant la recherche d’emploi et la soumission de candidatures, et de lancer une plateforme nationale de formation en ligne en partenariat avec le secteur privé.
Aider les jeunes à trouver un emploi et à le garder (pp. 193-194)
Le budget de 2025 propose de verser 594,7 millions de dollars sur deux ans, à compter de 2026-2027, à Emploi et Développement social Canada pour que le programme Emplois d’été Canada soutienne environ 100 000 emplois d’été au cours de l’été 2026 ; 307,9 millions de dollars sur deux ans, à compter de 2026-2027, à la Stratégie emploi et compétences jeunesse (une stratégie horizontale) pour fournir de l’aide à l’emploi, du soutien à la formation et des services d’appui complémentaires (p. ex. mentorat, transport, counseling en santé mentale) à environ 20 000 jeunes par année qui font face à des obstacles à l’emploi; et 635,2 millions de dollars sur trois ans, à compter de 2026-2027, à Emploi et Développement social Canada pour que le Programme de stages pratiques pour étudiants soutienne environ 55 000 occasions d’apprentissage en milieu de travail en 2026-2027 pour les personnes qui font des études postsecondaires.
Gendarmerie royale du Canada (p. 367)
La Gendarmerie royale du Canada (GRC), qui a pour mandat essentiel d’assurer la sécurité des Canadiens et de protéger notre souveraineté, s’est vu attribuer un objectif de réduction de 2 % de son assiette des dépenses visée par l’examen. Les économies proposées n’auront pas d’incidence sur les opérations policières. Dans le budget de 2025, le gouvernement prévoit des investissements importants dans la GRC qui élargiront ses effectifs par l’embauche de 1 000 nouveaux membres et qui renforceront ses services de police fédéraux partout au Canada afin de lutter contre la criminalité.
L’avantage fiscal du Canada pour les entreprises (p. 101)
Le taux effectif marginal d’imposition (TEMI) brosse un tableau complet de l’ensemble des impôts et des taxes applicables à chaque dollar d’investissement additionnel des entreprises. Il s’agit d’un indicateur de la compétitivité fiscale comparable entre les pays, qui tient compte des taux d’imposition des sociétés, aux niveaux national et infranational, ainsi que des crédits d’impôt à l’investissement, des déductions pour amortissement et des taxes de vente payées sur les biens d’investissement.
La superdéduction à la productivité réduira de plus de 2 points de pourcentage le TEMI du Canada, ce qui renforcera notre compétitivité par rapport aux États-Unis, à la suite des mesures mises en œuvre dans le cadre du One Big Beautiful Bill Act (OBBBA). De plus, le Canada aura le TEMI le plus bas du G7, inférieur à la moyenne de l’OCDE. Cela signifie qu’il est plus facile pour les entreprises d’investir et de prendre de l’expansion au Canada, qui demeurera ainsi une destination de choix pour les investissements.


